LA DRAISIENNE

1817, deux roues pour assurer l'équilibre, une direction... et les jambes pour avancer : le premier vélocipède est né : la Draisienne, machine à courir, inventée par un allemand, le baron Drais

Draisienne

En 1818, le baron allemand Karl Drais (1785-1851) réalise un engin où deux roues sont reliées par une traverse sur laquelle est installé un siège. La roue avant dotée d'une mobilité latérale à 180° est contrôlable via un "dirigeoir", "timon" ou "gouvernail", futur guidon.
La Draisienne permet de courir assis. Elle connaît sous la Restauration un grand succès d'amusement et de curiosité surtout à Londres et à Paris.
Ces fragiles véhicules sont devenus rares ; ils sont difficiles à dater et ont souvent été réparés. La Draisienne du musée Auto Moto Vélo de Châtellerault est une reconstitution ancienne ; elle faisait partie de la collection des frères Pélissier, coureurs cyclistes de renommée internationale.
La Draisienne est considérée comme l'ancêtre de la bicyclette.

LE VÉLO MICHAUX

1860, la pédale, est adaptée sur le vélocipède par Pierre Michaux et ses fils ainsi que le bâti en fonte, le frein à patins, la selle suspendue réglable...

En 1860 Pierre Michaux et ses fils adaptent au vélocipède le système de la manivelle à pied des rémouleurs, la pédale, qu'ils fixent au moyeu de la roue avant. La roue avant devient motrice. Ils équipent la pédale d'un petit poids pour qu'elle reste toujours horizontale.
Ils allègent leur machine en remplaçant le bâti en bois par un bâti en fonte.
Ils équipent les roues d'un patin à frein appliqué directement sur le cerclage en fer. Ce frein est actionné en tournant les poignées du "dirigeoir" (guidon). Sur certains modèles, la selle suspendue est réglable en hauteur.
En 1868, ils déposent le brevet de la pédale qui équipe leur Michauline.
En 1869, ils vendent leur brevet aux frères Olivier qui fondent la Compagnie Parisienne où le vélocipède du Musée Auto Moto Vélo a été fabriqué.

LE GRAND BI

1870, l'augmentation du diamètre de la roue avant motrice permet de vaincre plus facilement les irrégularités de la route et de gagner de la vitesse : le Grand Bi. Rapide et léger mais instable, il ne peut se généraliser.

D'origine anglaise, le grand bicycle ou grand Bi apparaît après l'effondrement de l'industrie vélocipédique française, conséquence de la guerre de 1870 avec l'Allemagne. Le goût de la vitesse et l'aspiration à plus de légèreté concourent à l'affinement de la structure et à l'agrandissement de la roue avant. Un coup de pédale sur un grand Bi dont la roue avant mesure 1,40 m de diamètre (celui du musée), fait avancer de 4,40 m, sur un grand Bi dont la roue mesure 1,70 m, de 8,40 m. La roue avant du grand Bi construit par le français Victor Renard place le pilote à 2,50 m de hauteur et développe 12,35 m.
Spectaculaire, rapide, léger, simple, élégant, mais instable sur les routes empierrées, selle et guidon étant proches du centre de gravité, la pratique du grand Bi exige des qualités d'acrobate que tout le monde ne possède pas. Il ne peut se généraliser comme moyen de transport.

LE TRICYCLE

1880, les tricycles, les quadricycles pour une ou deux personnes essaient de concilier vitesse et stabilité. Ils intègrent de nombreuses inventions déterminantes : la chaîne, la roue libre, le roulement à billes.

Les tricycles stables apparaissent en réaction aux grands Bi instables.
Ils intègrent des innovations techniques importantes :
- le pédalier intercalé entre les roues avant et arrière;
- la selle recule ce qui modifie la position du cycliste et l'emplacement du centre de gravité ;
- la chaîne qui relie le pédalier et le pignon arrière ; la vitesse n'est plus subordonnée à la taille de la roue avant ; la charge du conducteur se reporte sur l'essieu arrière ; la machine adhère mieux au sol ;
- la roue avant n'est plus motrice mais directrice ; la maniabilité est considérablement améliorée ;
- la mise en jeu d'un différentiel sur une des roues arrière permet aux deux roues de tourner correctement dans les virages.

Plus sûr que le grand Bi, il permet à un nouveau public, en particulier les femmes, encore engoncées dans leurs longues robes, de goûter aux joies de la vélocipédie.

Les premiers véhicules propulsés par un moteur seront des tricycles et quadricycles qui sont donc les ancêtres de l'automobile.

LE CADRE À CORPS DROIT

Le cadre des premiers vélocipèdes est constitué par un assemblage de tubes et de tiges dont le plus perfectionné est le corps droit.

Vélo Rudge, 1888-1890

Le cadre à corps droit et les premiers vélocipèdes sont composés de deux tubes :
- un tube plus ou moins incliné sur lequel viennent se fixer la colonne de direction à l'avant et la fourche à l'arrière ;
- un tube vertical supportant la selle et le pédalier.
Pour rigidifier l'ensemble, une tige tend le cadre entre l'axe du pédalier et la colonne du pédalier

LE CADRE À 4

Le cadre à 4 donne la rigidité aux vélocipèdes et supplante définitivement le corps droit en 1888.
Désormais, le vélocipède possède sa silhouette traditionnelle et on l'appelle "bicyclette"

Vélo l'Élan 1891-1893

Le cadre à quatre de cette bicyclette doit son nom aux 4 tubes qui le composent :

- le tube horizontal ;
- le tube diagonal ;
- le tube de selle ;
- le tube de direction.

La bicyclette est rigide